DÉAMBULATIONS DANS UNE JUNGLE FRACTAL

Description

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JUNGLE DÉVOYÉE, FRACTALE EN COLLAPSE

Le sol n’existe plus.
Il est remplacé par une pulsation instable,
une respiration pixelisée,
un vide qui vibre sous les pas mais refuse de s’effondrer.

Les murs se décomposent en poussière d’ondes,
ils glissent sur les peaux sans toucher,
ils murmurent en fréquences parasites,
ils attendent qu’on oublie leur présence pour disparaître tout à fait.

Quelqu’un a ouvert une porte qui n’existait pas.
Elle n’est ni devant, ni derrière,
ni passée, ni future.
Elle est simplement une option que personne n’a choisie.
Elle avale lentement ce qui s’y aventure,
recrachant des fragments déphasés,
des jambes qui marchent trop vite,
des bras qui oublient leurs épaules,
des ombres qui cherchent leurs corps.

La jungle est là, mais elle n’a plus d’origine.
Elle se plie, se tord,
elle tourne sur elle-même sans jamais revenir au point de départ.
Elle émet des chuchotements en boucle,
des lambeaux de mots mâchés par le signal,
des phrases coupées avant d’avoir été pensées.

Le ciel est une grille,
un quadrillage en feu qui clignote trop lentement pour être vu.
Tout ce qui monte est retenu,
tout ce qui descend est absorbé,
et entre les deux,
il y a un espace en apnée,
un silence étouffé qui dure des siècles
ou un battement de cils.

Puis, plus rien.

Ou peut-être tout.

Le dernier écho s’étire en filaments lumineux.
Les visages se redessinent,
les contours réapparaissent,
mais quelque chose manque.
Un détail imperceptible a été effacé,
un élément essentiel n’est pas revenu.

Personne ne sait quoi.
Personne ne pose de question.
Tout continue,
avec juste une légère anomalie
dans la texture du réel.