Une rencontre sous la pluie

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Imrane et Sania ne se connaissaient pas vraiment, même s’ils vivaient dans la même ville depuis toujours. Il l’avait croisée quelques fois dans un café du centre, toujours plongée dans un livre, un sourire discret au coin des lèvres. Elle, de son côté, l’avait remarqué à plusieurs reprises, son regard profond et son air rêveur l’intriguant sans qu’elle n’ose jamais l’aborder.

Un jour, un orage inattendu éclata alors que Sania sortait précipitamment du café. Sans parapluie, elle courait sous la pluie battante lorsqu’elle entendit une voix derrière elle.

— "Attends !"

Elle se retourna et vit Imrane, tendant son parapluie vers elle. Ils n’avaient jamais échangé un mot, et pourtant, en cet instant, quelque chose les relia. Sous l’abri fragile de ce parapluie, ils commencèrent à parler, timidement d’abord, puis avec une aisance inexplicable. Comme si leurs âmes s’étaient déjà reconnues bien avant que leurs regards ne se croisent.

Les jours passèrent, et ce qui n’était qu’une rencontre sous la pluie devint un rituel. Chaque soir, ils se retrouvaient au même café, partageant leurs rêves, leurs blessures, leurs espoirs. Sania, qui pensait que l’amour n’était qu’un mythe, se surprit à attendre ses messages avec impatience. Imrane, lui, qui croyait que personne ne pouvait comprendre son monde intérieur, se sentit enfin vu.

Mais l’amour n’est jamais simple. Un jour, Sania reçut une opportunité d’études à l’étranger. C’était son rêve, mais cela signifiait laisser derrière elle la seule personne qui avait su faire battre son cœur comme jamais auparavant.

— "Dis-moi de rester, et je reste."

Imrane baissa les yeux, le cœur en bataille. Il l’aimait trop pour l’enchaîner.

— "Va réaliser ton rêve, Sania… mais promets-moi une chose."

— "Quoi ?" murmura-t-elle, les larmes aux yeux.

— "Reviens-moi."

Elle hocha la tête, incapable de parler.

Le jour du départ, sous cette même pluie qui les avait réunis, ils s’embrassèrent pour la première fois. Ce n’était pas un adieu, c’était une promesse.

Et quelque part, peu importe la distance, leurs cœurs continuaient de battre à l’unisson… en attendant le jour où ils se retrouveraient.