La cuisine en deuil de Petit-Mil

Description

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La cuisine d'une cuisinière annonce la mort de Petit-Mil. C'est là, entre les casseroles et les parfums d'épices, que tout a basculé. Les odeurs familières de la noisette et du safran s'entremêlent, tandis qu'une tension sourde flotte dans l'air, comme le souffle avant l'orage. Tout semblait normal, ou presque. La radio joue une chanson joyeuse en fond, mais il suffit d'un regard pour comprendre que quelque chose ne tourne pas rond.

Le téléphone a sonné, à peine perceptible au milieu des cliquetis de la vaisselle. Un message lacunaire, des silences plus éloquents que des discours. Que s'est-il passé ? La cuisinière, habituellement si enjouée, commençait à pâlir. Ses mains, si sûres lorsqu'elles façonnent la pâte, semblent trembler.

Le bruit des ustensiles sur la table résonne comme un glas, et chaque mouvement est pesé, mesuré. Le bruit de la viande qui grésille est devenu celui d’un cœur qui s’affole. La table est dressée, mais le vide s’installait au fur et à mesure. Petit-Mil n’est plus là ; il manque à l’appel, un hippopotame de joie, un feu follet dans cette cuisine.

Les fenêtres sont ouvertes, mais l’air est lourd, chargé d’une tristesse insupportable. Les couleurs des légumes semblent plus ternes, comme si même eux ressentaient l’absence de l’insouciance de Petit-Mil. La cuisinière continue à travailler, des larmes glissant sur ses joues, mais son regard reste fixé sur cet espace vide, où il aurait dû être. Ça ne sera plus jamais pareil. Les plats, les rires et les histoires qui auraient encore pu emplir cette cuisine sont devenus des souvenirs, des échos d'un bonheur évanoui. Chaque recette perd de sa saveur sans lui. Les arômes ne suffisent plus à masquer cette absence douloureuse. Mais la vie, impassible, continue à s'écouler, même si elle semble s'être arrêtée ici.