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Le train fantôme de Minerval
Description
Script Vidéo
C’était un soir d’automne, dans une petite gare reculée à la lisière d’une forêt. Le train de 23h17 était toujours vide ou presque. Les gens évitaient cette ligne. Trop lente, trop vieille… et à en croire certains, maudite.
Clara, une jeune archiviste passionnée de mystères historiques, montait dans ce train pour la première fois. Elle avait reçu une lettre anonyme, écrite à la main, lui demandant de prendre cette ligne ce soir-là, avec une promesse : « Une vérité oubliée t’attend. »
Le train s’ébranla lentement. Les wagons étaient poussiéreux, les sièges usés, et l’ambiance… pesante. Elle était seule. Du moins, elle le croyait.
À la troisième station, le train s’arrêta. Personne ne monta. Pourtant, Clara sentit un courant d’air glacial, comme si quelqu’un venait de passer à côté d’elle. Quand elle regarda dans le reflet de la fenêtre, elle vit une silhouette. Derrière elle. Mais lorsqu’elle se retourna, il n’y avait rien.
Un frisson lui remonta l’échine. Elle changea de wagon, tentant de rester rationnelle. Peut-être l’effet du stress. Ou un jeu de lumière. Mais à chaque station, le même scénario se répétait : le train s’arrêtait, personne ne montait, mais elle sentait une présence… et la silhouette dans le reflet se rapprochait, lentement, à chaque arrêt.
À la cinquième station, Clara remarqua une vieille plaque en laiton, presque effacée, fixée sur le mur intérieur du wagon. Curieuse, elle gratta la saleté et lut ces mots : « 23 octobre 1973 — L’accident. »
Intriguée, elle sortit son téléphone et lança une recherche. Un vieil article apparut : « Le train fantôme de Minerval — Disparu avec 47 passagers après un déraillement. Jamais retrouvé. » Clara sentit son cœur s’arrêter un instant. On était le 23 octobre. Exactement 52 ans jour pour jour après l’accident.
Soudain, les lumières du wagon s’éteignirent. Le train freina brutalement. Clara tomba au sol. Quand elle rouvrit les yeux… elle n’était plus seule. Le wagon était plein. Hommes, femmes, enfants, tous habillés comme dans les années 70, le regard vide, figés. Silencieux.
Un homme s’avança vers elle. Il portait un costume sombre, les traits tirés, le teint blafard. Il lui tendit une feuille de papier… exactement la même lettre qu’elle avait reçue.
— Tu as été choisie, dit-il d’une voix grave. Toi seule peux nous ramener.
Clara comprit. Le train n’avait jamais quitté cette ligne. Il errait entre les mondes, coincé dans une boucle maudite. Et elle… était leur seule chance de sortir.
Le train repartit. Il accéléra. Dehors, la nuit s’effaçait lentement, comme un rideau qu’on tire. Et cette nuit-là, le train ne s’arrêta plus à aucune gare.
Depuis, plus personne n’a revu Clara.
Mais parfois… à 23h17, si vous êtes sur ce quai perdu, vous pouvez voir un train passer. Très lentement. Rempli de visages figés. Et au fond d’un wagon, derrière une vitre embuée… une jeune femme qui vous regarde.