Pablo Escobar : Le roi de la poudre

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Pablo Emilio Escobar Gaviria. Un nom qui évoque à la fois la peur, la puissance et l’argent. Né en 1949 à Rionegro, en Colombie, Escobar est passé du petit voleur de voitures au narcotrafiquant le plus redouté de l’histoire. À son apogée, il contrôlait 80 % du marché mondial de la cocaïne, et son cartel de Medellín générait jusqu’à 420 millions de dollars par semaine.

Mais comment un simple gamin colombien est-il devenu le "roi de la poudre" ?

Escobar a compris très tôt que la drogue était plus rentable que n’importe quel autre business. Dans les années 80, il organise un réseau massif reliant les producteurs de coca du Pérou et de Bolivie, aux laboratoires de Colombie, puis aux cartels de distribution aux États-Unis. À son pic, il faisait entrer 15 tonnes de cocaïne par jour aux USA.

Mais Pablo n’était pas juste un trafiquant. C’était un maître de l’image. Il construisait des terrains de foot pour les pauvres, offrait des maisons, distribuait de l’argent dans les quartiers défavorisés. Beaucoup le voyaient comme un Robin des Bois moderne, alors même qu’il était responsable de milliers de morts.

Car quand on s’opposait à lui, c’était simple : plata o plomo — l’argent ou la balle. Juges, policiers, journalistes, politiciens… soit ils prenaient le pot-de-vin, soit ils prenaient une balle. Il a littéralement déclaré la guerre à l’État colombien, faisant exploser des avions, des bâtiments, et semant la terreur à chaque coin de rue.

En 1991, il négocie sa reddition contre un deal hallucinant : il ira en prison, mais dans sa propre prison de luxe, qu’il a lui-même construite, surnommée La Catedral. Avec jacuzzi, billard, discothèque, téléphones, et une vue panoramique.

Mais trop, c’est trop. En 1992, le gouvernement colombien — aidé par les États-Unis — lance une véritable chasse à l’homme. Escobar fuit. Il change de planque chaque nuit, mais le filet se resserre. Le 2 décembre 1993, il est localisé à Medellín. Après une tentative de fuite sur les toits, il est abattu d'une balle derrière l’oreille. Officiellement, c’est la police qui l’a tué. Officieusement, certains pensent qu’il s’est suicidé.

Aujourd’hui encore, Escobar fascine. Il a inspiré des séries, des films, des livres. Sa fortune, estimée à 30 milliards de dollars, n’a jamais été complètement retrouvée. Certains disent qu’il aurait enterré des millions dans les montagnes.

Pablo Escobar est mort, mais sa légende, elle, est immortelle.