Quand Chuck Norris défie la Mort

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Au cœur de la nuit, la Mort s’était discrètement introduite dans la chambre de sa prochaine cible. Sans un bruit, elle s’était approchée du lit où reposait un vieil homme.

Depuis toujours, elle accompagnait ceux dont l’heure était venue, les guidant paisiblement vers l’au-delà. Cette nuit-là, sa route l’avait menée jusqu’à un vieillard dont la fin approchait durant son sommeil. Ce genre de départs, soudains mais paisibles, étaient devenus une routine bien rodée pour la Faucheuse.

Tout devait se dérouler sans encombre : elle apparaissait, s’approchait du mourant, le touchait, puis repartait, mission accomplie.

Mais alors qu’elle avançait lentement vers sa cible, une voix s’éleva dans l’obscurité :

— Eh bien, ma vieille, tu en as mis du temps à arriver.

L’homme était assis au bord du lit, comme s’il l’attendait depuis longtemps. Il parlait avec une étonnante sérénité, dénuée de toute crainte.

Agacée par cette interruption inhabituelle, la Mort voulut couper court :

— Je suis la Mort. Ton heure est venue. Tu dois me suivre.

Sa voix grave, habituellement suffisante pour imposer silence et soumission, resta sans effet.

— Tu te méprends si tu crois pouvoir me donner des ordres, répondit l’homme en se levant avec assurance.

La Faucheuse resta figée. Pour la première fois depuis l’aube de l’humanité, elle se retrouvait incapable d’agir. Une peur glaciale, inconnue pour elle, la parcourut.

L’homme s’avança, posa une main sur son épaule, et contre toute logique, la Mort s’effondra.

Cela défiait l’entendement : comment un simple mortel pouvait-il faire chuter la Mort elle-même ? Et pourtant, c’était bien la réalité.

Alors qu’elle fixait le visage de celui qui avait réussi l’impossible, ses forces la quittant, elle entendit ces derniers mots, qui résonnèrent comme une sentence :

— Ce n’est pas la Faucheuse qui vient chercher Chuck Norris. C’est Chuck Norris qui vient chercher la Faucheuse.