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Les rĂŞves d'Awa
Description
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Dans un petit quartier poussiéreux en périphérie de la ville, vivait Mariam, une femme au regard éteint mais au cœur encore battant. Elle n’était ni vieille ni jeune, ni belle ni laide. Elle portait sur son visage les marques du temps, de la faim, des nuits sans sommeil et des rêves abandonnés. Mariam vivait avec sa fille Awa, une jeune fille douce et réservée, dont la beauté pure était comme une fleur poussant dans une terre aride.
Leur maison était faite de tôle, de morceaux de bois cloués et de prières. Elles n’avaient pas grand-chose, parfois rien. Mariam passait ses journées à chercher de quoi nourrir sa fille, vendant des légumes fanés au marché ou lavant les habits des autres. Awa, elle, aidait comme elle pouvait. Elle restait sage, obéissante, silencieuse. Elle rêvait d’une autre vie, mais n’osait pas l’espérer.
Un soir, alors que la pluie tambourinait sur le toit troué, Mariam regarda sa fille et dit, la voix pleine de fatigue, "Awa, il faut que tu comprennes. La vie que nous menons ne peut plus durer. Je suis fatiguée, le monde est dur, et les rêves ne nourrissent pas l’estomac."
Awa baissa les yeux. Elle avait l’habitude de ces discours. Mais ce soir-là , quelque chose avait changé dans le regard de sa mère. Un mélange de résignation et de dureté.
Les jours passèrent. Puis vinrent les présentations. Des hommes bien habillés, des sourires trop polis, des regards trop insistants. Mariam arrangeait les rencontres, souvent tard le soir. Elle disait que ce n’était rien, juste parler, juste être gentille, juste laisser les hommes t’aimer un peu. Awa ne comprenait pas, ou plutôt elle refusait de comprendre. Jusqu’au soir où l’un d’eux tenta de la forcer. Elle revint à la maison en larmes, déchirée, hurlant que c’était fini.
Mais Mariam, le cœur durci par la pauvreté, lui dit que c’était leur seule chance, qu’il fallait bien que quelqu’un se sacrifie, que le monde n’était pas fait pour les faibles.
Awa changea. Ses yeux perdirent leur lumière. Son sourire disparut. Elle faisait ce qu’on lui demandait, mécaniquement. Les hommes entraient, sortaient. Mariam comptait l’argent, parfois en tremblant, parfois en pleurant en silence. Mais elle ne s’arrêtait pas. Elle se disait que tout ça valait mieux que mourir de faim.
Puis un jour, le destin frappa à sa porte. Un homme riche, élégant, cultivé. Il la séduisit. Il lui parla avec des mots qu’elle n’avait pas entendus depuis longtemps. Il lui offrit des vêtements, un logement, un peu de respect. Mariam se laissa emporter. Elle tomba enceinte. Elle y vit une nouvelle chance. Une nouvelle fille naquit, Soraya. Belle comme l’aurore, choyée, couverte d’amour et d’attention.