La douleur silencieuse des pères séparés

Description

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On dit qu'on ce sépare de sa femme, pas de ses enfants.
Mais c'est faux. Tragiquement faux.
Moi, je n'ai pas souffert de la séparation en soi. Ce qui me ronge encore aujourd'hui, c'est ce qu'on m'a arraché sans me demander : la présence de mes fils , l'essence même de mon âme.
On m'a séparé d'eux comme si mon rôle de père était optionnel.
Comme si mon amour pouvait être mis entre parenthèses.
Je n'ai pas choisi cette distance. On me l'a imposée.
En tant que père, on m'a relégué au second plan.
Je paie. Je me tais. Je regarde de loin.
Mais je n'ai plus mon mot à dire. Plus le droit d'accompagner.
Plus le droit d'exister pleinement dans leur vies.
On parle souvent de la souffrance des enfants de divorcés - et c'est légitime.
Mais on oublie, on tait, on efface la douleur silencieuse des pères mis de côté.
Cette cicatrice qu'ils portent à l'intérieur, cette absence qui devient un vide permanent, un manque qui s'aggrave avec le temps.
Parce que l'enfant grandit, suit sa route — et c'est normal.
Mais le père, lui, reste là, figé, suspendu dans le passé qu'on ne lui a pas permis de vivre jusqu'au bout.
Ce n'est pas juste une séparation. C'est une forme de punition.
Un châtiment déguisé, muet, légal.
Et par amour, par respect, on garde la tête haute.
On cache les larmes, on fait semblant d'aller bien.
Mais au fond, on sait. On sent.
Qu'on ne c’est pas séparer de sa femme, Mais qu'on a, malgré soi, été contraint de ce séparer aussi d'une part de ses enfants.