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L'Expédition vers la Liberté
Description
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Je m’appelle Kofi. Je suis né dans un village près du fleuve Volta, sous le ciel chaud de l’Afrique de l’Ouest. J’étais fils de forgeron, libre et fort. Mais un matin, alors que le soleil se levait à peine, des hommes venus d’ailleurs ont attaqué notre village. Ils criaient dans une langue que je ne comprenais pas, armés de fusils et de chaînes. On m’a capturé, moi et d’autres jeunes hommes, liés comme du bétail. Ce jour-là, j’ai cessé d’être un homme libre.
On nous a forcés à marcher des jours durant vers la côte, jusqu’à une forteresse blanche que les captifs appelaient “la maison sans retour”. Là, on nous a entassés dans un navire. Il faisait noir, ça puait la mort et la peur. Chaque vague semblait vouloir nous avaler. Beaucoup sont morts en mer. D’autres ont préféré sauter par-dessus bord que d’arriver vivants de l’autre côté.
Moi, j’ai survécu. À Saint-Domingue, j’ai été vendu comme une marchandise. Je travaillais dans une plantation de canne à sucre. Le fouet parlait plus souvent que les hommes. Mais dans le silence, nous préparions quelque chose. Une idée folle : la liberté.
Mon expédition, elle n’a pas été faite de cartes et de boussoles, mais de nuit et de secrets. Avec d’autres esclaves, nous avons fui vers les montagnes, dans la forêt, où les maîtres n’osaient pas aller. Nous sommes devenus des marrons. Nous avions la terre, la pluie et les tambours pour compagnons.
Nous sommes revenus. Armés de machettes et de feu, nous avons attaqué les plantations. Ce n’était pas une guerre noble, c’était une guerre de survie. J’ai vu mes amis tomber. J’ai vu des maîtres supplier. Et j’ai vu le drapeau noir de la liberté flotter enfin.
Aujourd’hui, je suis libre. Mais je ne suis pas indemne. Mon expédition m’a coûté mon innocence, mon foyer, ma famille. Pourtant, je marche la tête haute. Car j’ai conquis ce que l’on m’avait volé : mon nom, mon destin.