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Marie Navart : victime d'une époque d'inquisition
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En plein XVIIe siècle, dans le petit village de Templeuve-en-Pévèle, Marie Navart vivait une vie simple de fermière et guérisseuse. Mariée deux fois et mère d’un enfant, elle était connue pour ses connaissances en plantes médicinales et son rôle d’aide auprès des femmes enceintes. Mais dans une époque marquée par la Contre-Réforme catholique et l’obsession des procès en sorcellerie, sa vie bascula tragiquement.
Tout commence en 1656, lorsque des rumeurs malveillantes commencent à circuler autour de Marie. Un bébé venait de mourir, et certains villageois l’accusèrent d’avoir utilisé des pommes et du fromage "maudits" pour jeter des sorts. Sa belle-sœur jalouse amplifia les accusations, renforçant l’idée qu’elle était liée au diable. Les superstitions et les peurs alimentées par la pauvreté et les tensions religieuses transformèrent Marie en cible idéale.
Le 10 novembre 1656, alors qu’elle tentait de fuir vers Tournai, Marie fut arrêtée. Les accusations portées contre elle étaient graves : participation à des sabbats dans le bois d’Hucquin, adhésion au diable et complot pour tuer un notable local, Adrien Fichelle. Plusieurs témoins affirmèrent avoir été ensorcelés par elle : Antoine Bonnier après avoir mangé un craquelin, Marguerite Dedans après avoir reçu un fromage destiné à des soldats, et Isabeau Wochel qui prétendait que son fils avait été ensorcelé par une pomme donnée par Marie.
Malgré ces témoignages douteux, Marie clama son innocence tout au long de son procès. Le 16 décembre 1656, elle fut soumise à la torture pour avouer ses prétendus crimes. Résistant à la douleur et aux interrogations brutales, elle refusa de se déclarer coupable. Mais la justice de l’époque était implacable envers celles accusées de sorcellerie. Elle fut condamnée à mort et brûlée vive peu après.
Ce drame illustre la dualité de son époque : Marie Navart était à la fois une victime de l’hystérie collective et un symbole du rejet des femmes indépendantes ou trop "différentes". Aujourd’hui, Templeuve assume son passé en tant que "ville des sorcières", rendant hommage à cette femme injustement sacrifiée