Le Dernier Étage

Description

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D’accord… installe-toi confortablement, éteins les lumières si tu l’oses, et écoute bien cette histoire intitulée “Le dernier étage”.

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Le Dernier Étage

Mathilde venait d’emménager dans un vieil immeuble du 19e siècle, dans un quartier calme. Elle avait trouvé un petit studio au cinquième étage, sous les toits. L’endroit était charmant malgré les poutres grinçantes, les murs un peu fissurés… et l’ascenseur constamment en panne. Mais elle adorait l’ambiance ancienne du bâtiment.

Le concierge, un vieil homme aux yeux creux, lui avait dit en lui tendant les clés :
— “Évitez le sixième étage. Il est condamné depuis des années.”

Mathilde avait haussé les épaules. L’escalier s’arrêtait au cinquième, et la trappe vers le grenier était cadenassée. Pourtant, chaque nuit, elle entendait des pas au-dessus de sa tête. Lents. Réguliers. Comme ceux de quelqu’un qui tourne en rond.

Au début, elle se disait que c’était dans sa tête. Ou peut-être un rat. Mais un soir, en rentrant tard du travail, elle aperçut une lumière très faible filtrant par les interstices de la trappe.

Curieuse (et un peu trop téméraire), elle décida de grimper sur une chaise pour mieux voir. La trappe était froide. Elle posa l’oreille contre le bois. Rien. Puis… un murmure étouffé :

— “Tu es en retard, Mathilde…”

Elle sauta en arrière, manquant de tomber. Personne ne l’avait vue monter. Personne ne savait qu’elle était là.

Le lendemain, elle en parla au concierge. Il devint livide.

— “Tu as entendu la voix ? Elle recommence.”

— “Qui ça, elle ?”

— “La femme du sixième. Elle habitait là-haut avant qu’on condamne l’étage. Une violoniste. On l’a retrouvée morte il y a trente ans… pendue au plafond de son appartement. Depuis, quand quelqu’un s’installe au cinquième…”

Il ne termina pas sa phrase.

Cette nuit-là, Mathilde fut réveillée par un grattement dans les murs. Puis, un coup sec. Et un autre. Jusqu’à ce que la trappe s’ouvre lentement d’elle-même.

Dans l’ombre, une silhouette maigre se dessina, les cheveux tombants comme des cordes mouillées, un archet à la main.

— “Tu m’as enfin entendue…”

La dernière chose que les voisins dirent avoir entendu… c’était le son d’un violon, joué à l’envers, juste avant un hurlement inhumain.

Depuis, le cinquième étage est vide. Et le sixième… reste toujours fermé.

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