Ne jamais répondre au téléphone à minuit

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Dans une petite ville isolée par les montagnes, un vieux chalet reposait en lisière de forêt. Clara, une jeune femme, s’y installa après avoir hérité de la demeure de sa grand-tante. Dès son arrivée, les villageois lui avaient murmuré une mise en garde étrange : il ne fallait jamais répondre au téléphone après minuit.

Clara n’y prêta pas attention, convaincue qu’il s’agissait d’une superstition ancienne et sans fondement.

Un soir d’hiver, alors qu’une violente tempête de neige faisait rage à l’extérieur, l’électricité sauta. Le silence s’abattit dans la maison, seulement brisé par les bourrasques contre les vitres. Elle s’installa près de la cheminée pour s’endormir.

À trois minutes après minuit, le téléphone fixe sonna.

Ce son, clair et mécanique, résonna de façon anormale dans l’obscurité. Sans trop réfléchir, Clara décrocha.

Un souffle étrange, irrégulier, emplit aussitôt l’écouteur. Il n’y avait ni voix, ni bruit reconnaissable, juste une présence. Un froid profond s’empara de la pièce. Elle sentit son cœur s’accélérer, sans comprendre pourquoi. Quelque chose clochait.

Elle reposa le combiné, mais un bruit se fit entendre au plafond, directement au-dessus d’elle. Un craquement sourd, suivi d’un second.

Le grenier.

Guidée par une peur qu’elle ne pouvait pas expliquer, elle monta lentement les escaliers. Chaque marche grinçait, comme si la maison respirait sous ses pas. Une fois en haut, elle ouvrit la porte du grenier. L’air y était glacé, figé dans un silence oppressant.

Dans un coin, sous une vieille bâche, se trouvait un miroir fendu. La poussière recouvrait presque toute la surface, à l’exception d’un cercle dégagé, comme si quelqu’un — ou quelque chose — l’avait récemment regardé.

Dans le reflet, elle ne vit rien d’anormal. Et pourtant, quelque chose d’invisible semblait se tenir derrière elle. Une sensation de présence, dense, menaçante.

La lampe torche qu’elle tenait trembla, puis s’éteignit subitement. L’obscurité l’engloutit, avec elle, un silence presque total. Un silence... sauf pour ce souffle, de nouveau là, plus proche cette fois, juste derrière elle.