Le message de minuit

Description

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On l’appelait « le message de minuit ».
Une légende urbaine, une chaîne un peu débile que les élèves du lycée se passaient pour se faire peur.

À 23h59, un message anonyme apparaissait sur ton téléphone.
Un simple SMS, sans numéro :

« À minuit pile, ne réponds pas. Et surtout… ne regarde pas derrière toi. »

Si tu répondais… ou si tu regardais derrière toi…
On disait que tu disparaissais.
Effacé. Comme si tu n’avais jamais existé.

Évidemment, personne n’y croyait. Jusqu’à ce que Mathis décide de « prouver que c’était bidon ».

⸻

Ce soir-là, il était seul dans sa chambre, lumière tamisée, casque sur les oreilles.
23h59.
Son téléphone vibra.

Un SMS inconnu.
Exactement ce qu’on disait :

« À minuit pile, ne réponds pas. Et surtout… ne regarde pas derrière toi. »

Il éclata de rire et répondit aussitôt :

« Lol, allez, trouve un autre pigeon. »

Puis… il attendit.
Rien.
Pas d’autre message.
Il se sentait juste un peu… mal à l’aise.

Et puis il remarqua.
Le son.
Sous son casque.
Un tic-tic-tic léger, comme des ongles qui raclaient derrière lui.

Il se força à sourire.
— Pff… faut que j’arrête de psychoter.

Mais le tic-tic-tic devenait plus rapide.
Comme si… quelque chose se rapprochait.

Une goutte de sueur coula dans son dos.
Et son écran s’alluma tout seul.
Un nouveau message :

« Tu as répondu. »

Le son derrière lui devint un grognement sourd.
Et il sentit… un souffle glacé sur sa nuque.

Il ferma les yeux.
Il refusait de se retourner.
Mais son téléphone vibra encore.
Nouveau message :

« Regarde-moi. »

Cette fois, il céda. Lentement, il tourna la tête.

Et il vit.
Quelque chose.
Une silhouette noire, accroupie derrière lui.
Avec un sourire déchirant ses joues.
Ses yeux… n’étaient que des orbites vides, pleines d’ombre.
Elle tendait une main griffue vers son visage.

Son téléphone vibra une dernière fois, et sur l’écran il lut :

« Maintenant c’est toi qui envoies le message. »

⸻

Le lendemain, les amis de Mathis racontèrent qu’il n’était jamais rentré en cours.
Sa chambre était vide.
Son téléphone restait sur son bureau, écran allumé, et un SMS écrit… prêt à être envoyé.

« À minuit pile, ne réponds pas. Et surtout… ne regarde pas derrière toi. »