
Preview 15 sec
L'immigration : une clé de l'histoire de France
Description
Script Vidéo
⸻
“Immigration : pourquoi on fait partie de l’histoire de la France”
Avant, pendant, après — voici ce que les livres disent trop peu.
On parle souvent des immigrés comme s’ils venaient d’arriver.
Comme s’ils étaient là “en plus”.
Mais on va remettre les pendules à l’heure :
Les immigrés font partie de l’histoire de la France.
Pas depuis hier. Depuis toujours.
L’histoire commence après la Seconde Guerre mondiale.
La France est détruite : bombardements, sabotages, combats.
Les villes, les routes, les usines sont en ruines.
Il faut tout reconstruire, mais il manque des bras.
Des millions d’hommes sont morts, blessés ou prisonniers.
Alors la France se tourne vers ses colonies.
À travers des accords de main-d’œuvre avec des pays comme le Sénégal, l’Algérie, le Maroc ou le Mali, elle recrute des milliers d’hommes.
Souvent jeunes, souvent pauvres, souvent sans droits.
Ils font les travaux les plus durs : construction, nettoyage, mines.
On les loge dans des baraquements précaires.
Pas de reconnaissance, pas de statue.
Mais ce sont eux qui ont bâti les bases de la France moderne.
Dans les années 60 à 80, il faut loger vite et pas cher.
On construit les grands ensembles, les fameuses “cités”.
Au début, ils logent des ouvriers français et immigrés.
Mais rapidement, les familles françaises partent en banlieue pavillonnaire.
Les immigrés, eux, restent.
Pourquoi ?
Parce qu’ils sont discriminés dans l’accès au logement.
Parce que les politiques publiques les assignent à ces quartiers.
Parce qu’on ne leur donne pas d’autre choix.
Petit à petit, les cités se referment sur elles-mêmes.
Pas par choix. Par système.
On leur a dit : “Tu reconstruis la France.”
Mais on ne leur a jamais donné une vraie place.
Ces hommes venus d’Afrique ont eu des enfants.
Nés ici, grandis ici.
Ils parlent français. Ils vivent français. Ils rêvent français.
Mais on les appelle toujours “issus de l’immigration”.
Comme s’ils n’étaient jamais vraiment d’ici.
Et pourtant, ils sont partout.
Infirmiers, enseignants, livreurs, agents, entrepreneurs, artistes.
Ils font tourner la France.
Mais on continue à leur demander de prouver qu’ils méritent d’être là.
À l’école, on apprend Louis XIV, Napoléon, De Gaulle.
Mais on oublie les tirailleurs sénégalais.
On oublie les ouvriers venus casser des cailloux, bâtir des routes.
On oublie les femmes venues de Bamako ou Alger pour nettoyer les hôpitaux.
L’histoire de France n’est pas blanche, propre, bien rangée.
Elle est métissée, complexe, profonde.
Et nous, on en fait partie.
Pas une parenthèse. Une partie entière.
On n’est pas là pour profiter.
On est là parce que nos grands-parents ont reconstruit ce pays.
Parce que nos parents l’ont fait tourner.
Et parce que nous, on le fait vivre.
On ne fait pas partie du décor.
On fait partie de l’histoire.