Transformer la contrainte en opportunité d'inclusion

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Transformer la contrainte en opportunité inclusive

« La diversité est la seule vraie chose que nous ayons tous en commun. » — Winston Churchill

Professeure certifiée de Lettres Modernes au collège Les Champs à Saint-Étienne, Sophie Defour a vu son parcours bouleversé par la découverte d’une malformation des cordes vocales en 2012. Cette contrainte, d’abord vécue comme un obstacle, est devenue le point de départ d’une profonde transformation de sa pratique : enseigner sans voix ou presque, en repensant entièrement sa classe et ses outils.
De cette expérience est née la classe évolutive, une démarche fondée sur la recherche constante d’accessibilité et de sens, au service de tous les élèves.

I. L’inclusion, une normalité à construire

L’inclusion n’est pas pour elle une mesure d’exception réservée à quelques élèves, mais une démarche qui doit concerner toute la classe.
Au début de sa carrière, elle constatait que les aménagements spécifiques (dictées à trous, consignes simplifiées, temps supplémentaires) avaient souvent un effet paradoxal : ils distinguaient l’élève, créant une frontière invisible entre « ceux qui peuvent » et « ceux qui doivent être aidés ».
La classe évolutive inverse ce paradigme : elle conçoit dès le départ un environnement accessible à tous. L’élève n’a plus à s’adapter à la classe ; c’est la classe qui s’adapte à lui.
Ainsi, chaque dispositif est pensé pour servir la diversité — qu’il s’agisse d’élèves DYS, HPI, TDAH, en difficulté ou simplement différents dans leur façon d’apprendre. Le message est clair :

« Tu fais partie du groupe. Point. »

II. Les trois piliers de la classe évolutive

La classe évolutive repose sur trois principes :

un environnement flexible,

une réorganisation des apprentissages (classe inversée),

une autonomie construite et collaborative.

1. L’environnement flexible : un espace qui respire

L’espace de travail devient un acteur pédagogique.

Mobilier et mouvement : tables en îlots, tabourets dynamiques, ballons, tables hautes, coussins, poufs — autant d’outils qui permettent aux élèves de choisir la posture la plus adaptée à leur concentration.

Zones différenciées : coin calme, espace lecture, ou repli individuel pour se recentrer.

Outils sensoriels partagés : casques anti-bruit, élastiques, fidgets — disponibles pour tous, sans stigmatisation.

Accessibilité pratique : le matériel de base (stylos, mouchoirs, colle) est toujours à disposition, afin de réduire les interruptions et de renforcer l’autonomie.

Cette flexibilité n’est pas synonyme de désordre : elle repose sur des règles claires et une culture de la responsabilité.

2. La classe inversée : redonner du sens au temps de classe

La classe inversée est ici au service de l’accessibilité.
Les apprentissages simples sont externalisés, et le temps de classe est réservé à l’analyse, la compréhension et l’accompagnement.

À la maison : les élèves consultent les ressources (textes, vidéos, podcasts, fiches PDF, visuels) sur le site de la cla