Le Chant Sauveur de Bragi

Description

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Le Dernier Chant du Skald Bragi

Dans les brumes glacées du grand Nord, bien avant les grandes conquêtes, vivait Bragi, un skald (poète-barde) sans pareil. Sa voix, dit-on, pouvait apaiser les tempêtes et faire fleurir la glace. Mais Bragi était vieux, ses doigts engourdis par le froid et ses yeux fatigués.

Son village, Vík, était attaqué sans relâche par des pillards venus de l'Est. Les guerriers tombaient, les maisons brûlaient. Bragi, trop faible pour manier la hache, se tint sur la place du village, son luth usé à la main.

Alors que les envahisseurs approchaient, il commença à chanter. Non pas des chants de bataille, mais l'histoire de Vík : ses hivers lumineux, les rires des enfants, la force de ses ancêtres. Chaque mot, chaque note, vibrait d'une mélancolie profonde, d'un amour infini pour sa terre.

Les pillards s'arrêtèrent, l'écoutant, étrangement captivés. Leur fureur s'estompait, remplacée par une sorte de tristesse, un regret. Quand le chant de Bragi s'acheva sur un soupir, un silence lourd tomba.

Le chef des pillards, un homme au visage dur, baissa son arme. Sans un mot, il fit demi-tour et ordonna à ses hommes de repartir. Ils avaient pillé de l'or, mais le chant de Bragi avait touché une corde plus précieuse en eux : la mémoire de leur propre foyer.

Bragi tomba à genoux, épuisé. Son village était sauvé, non par la force, mais par la beauté d'une histoire contée. C'est ainsi que l'on dit que même la plus petite des voix peut changer le destin des hommes.